Frères et soeurs : comment faire en sorte qu'ils aient une bonne relation ?
Tous d'abords meilleurs vœux 2018, que zénitude et sérénité soient les maîtres mots de votre foyer.
Et pour débuter cette année et réaliser cet objectif, je vous propose quelques astuces pour permettre à vos enfants de trouver leur place au sein d'une fratrie sans rivalité. Ces conseils sont directement puisés des ateliers Faber et Mazlish : "Frères et sœurs sans rivalité". Dans cette article, je me contenterai de vous donner les habiletés qui ont fonctionné avec mes zèbres. Mais comme chaque enfant est unique, cela ne représente qu'une partie des solutions à envisager, il ne s'agit donc que d'idées à piocher selon votre gré.
1/ Valoriser leurs traits de caractère et leurs qualités qui les rendent uniques à vos yeux plutôt que ceux qui les rendent égaux entre eux.
En effet, mon fils ayant été révélé surdoué 6 mois plus tôt que sa petite sœur pour des problèmes d'intégration et d'impulsivité au sein de sa classe en CE1. Notre attention s'est beaucoup portée sur lui (suivi psychologique, graphothérapie et beaucoup beaucoup d'habiletés Faber et Mazlish) dans un premier temps. Ma fille a naturellement commencé à se manifester, et à se comparer à lui de manière défavorable et j'étais embarrassée de ne pouvoir la qualifier elle aussi, de surdouée car non testée alors. Et surtout je n'arrivais pas à lui exprimer que surdouée ou pas, cela ne faisais pas de différence pour moi sur l'amour que je lui portais.
Quand vient la fameuse question "Maman, qui aimes-tu le plus et qui est le meilleur ?"
Voici un exemple de réponse typique que je pouvais leur faire avant :
- "J'ai tout l'amour nécessaire pour vous deux et je vous aime autant l'un que l'autre".
- "Tu es aussi forte que ton frère à l'école et vous êtes sages tous les deux"
Ce genre de réponses peut entraîner un sentiment de ne pas sortir du lot pour l'enfant et amène très souvent à d'autres questions du même acabit ("Oui mais tu choisirais qui entre lui ou moi ?")
Vous l'aurez compris, leur donner pareil c'est donner moins.. Et cela ne leur permet pas de leur construire une identité qui leur est propre.. car c'est toujours au détriment de leurs frères ou sœurs.
Cela me fait d'ailleurs penser à cette publicité qui montre bien le cercle vicieux dans lequel on se trouve lorsqu'on s'évertue à donner pareil, et non pas en fonction des besoins.
Voici la pub dont je fais référence :
Ma réponse aujourd'hui :
- "Je ne peux pas répondre à cette question, mais je peux te dire que tu es ma fille préférée au monde (possible lorsqu'on en n'a qu'une 😊). Je t'aime par ce que tu es généreuse, tu fais toujours attention aux autres. Et d'ailleurs ta gentillesse fait que tous les enfants et les adultes t'apprécient à l'école. En plus de ça, ton petit côté clown me redonne toujours le sourire et ça me permet d'oublier tous les petits tracas sans importance de la vie. Tu me combles de bonheur."
Cette réponse lui a permis de retirer son frère de l'équation, car je ne lui ai parlé que d'elle. Bien sûr ceci est à faire de préférence quand vous êtes seul à seul avec votre enfant.
2/ Ne pas intervenir et ne pas prendre partie afin qu'ils essaient de trouver un compromis par eux-mêmes.
Ne pas prendre partie en cas de conflit, même si par moment vous êtes plus d'accords avec l'un ou l'autre. L'important est de veiller à ce que chacun ne se sente pas lésé (même si à vos yeux ce n'est pas le cas), c’est le ressenti de vos enfants qui compte.
Pour cela vous pouvez agir en plusieurs étapes :
1 - Commencer par faire le point sur votre ressenti dans une situation de conflit entre vos enfants afin de prendre de la distance et ne pas prendre partie. En effet nous avons tous un schéma familiale et une position dans une fratrie (même en tant qu'enfant unique). Si une situation de conflit entre vos enfants vous rappelle vaguement une des vôtres avec vos propres frères ou sœurs, ils se peut que vous preniez partie de l'enfant qui a la même position que vous dans la fratrie. Il faut bien identifier cela avant, afin de vous permettre de rester impartial lors du conflit.
2 - Accueillez les sentiments de vos enfants en décrivant la situation et en exprimant votre compréhension envers la complexité d'un problème.
3 - Expliquez leur qu'il faut trouver un compromis à cette situation et que vous leur faites confiance pour en trouver un.
4 - Les laisser proposer toutes les solutions possibles SANS les juger et sans intervenir (mode brainstorming). Si vraiment vos enfants ne trouvent pas d'idée, vous pouvez éventuellement leur proposer des idées mais à faire en dernier recours.
5 - Les laisser choisir la solution la plus satisfaisante pour les 2 parties en éliminant celles qui ne sont pas acceptables.
Voici un cas concret que mes enfants ont su solutionner tous seuls.
Le choix d'un jeu sur console est compliqué chez nous, en effet ma fille préférera des jeux ludiques où elle peut laisser libre cours à son imagination et mon fils préférera des jeux au graphisme réaliste et détaillé.
1/ Les enfants, je vois que vous êtes embêtés, vous n'avez qu'une console et vous essayez de choisir un jeu qui vous convienne à tous les deux. Ce n'est pas évident comme situation...
2/ Là, je constate que vous êtes fâchés, et je ne voudrais pas que cela ne devienne violent physiquement ni verbalement. Je suis confiante en votre capacité à trouver un compromis pour que vous puissiez jouer à la console tous les deux.
3/ Ils ont commencé à émettre pleins d'idées auxquelles je n'ai pas réagi :
- Mon fils : "Je joue à FIFA et toi tu fais ce que je te demande"
- Ma fille : "Bon ben je ne joue pas alors"
- Mon fils : "Non je veux jouer avec toi"
- Ma fille : "Je veux bien jouer avec toi, mais pas à ce jeu là"
- Mon fils : "Tu veux jouer à quel jeu alors ?"
- Ma fille : "Je veux jouer à Disney Infinity"
- Mon fils : "Bof, on joue à Sonic All Star Racing ?"
- Ma fille : "Bon... ok...mais la prochaine fois on joue à un jeu que j'aime"
- Mon fils : "Ok, merci ..."
Je n'ai pipé un seul mot, et pourtant ça me démangeais. Le compromis ils l'ont fait, la solution ils l'ont trouvée tous seuls. Et pourtant, je trouve que ma fille renonce bien trop souvent pour faire plaisir à son frère aîné... Mais ma fille était d'accords avec ce choix et a quand même obtenu un merci de son frère et le fait qu'elle joue à ce qu'elle veut la prochaine fois.
3/ Ne pas chercher à tout prix à en faire les meilleurs amis du monde.
Etre de la même famille, n'est pas un choix et savoir vivre avec d'autres personnes que l'on a pas choisi, n'est pas toujours une chose aisée et pourtant c'est obligatoire lorsqu'on est frère et sœur. L'important selon moi c'est qu'ils n'en viennent pas aux mains, qu'ils ne finissent pas par se détester et qu'ils s'acceptent l'un et l'autre dans leur différence.
Nombre de fois, j'ai entendu mes parents me rétorquer.. c'est ton grand frère, tu dois l'écouter. Tu dois l'aimer, ce n'est pas normal sinon !
Lorsque mon fils me dit : "Elle m'énerve j'ai envie de la frapper !"
Je lui réponds : "Ok, d'accords elle t'énerve, parce qu'elle ne fais pas les choses à ta manière et ça te frustre...Est-ce que de taper sur un coussin, ou d'aller courir un peu t'aiderai à te calmer ?"
En général, c'est une réponse qui marche bien avec lui, par ce que je ne lui somme pas d'arrêter de ressentir ce qu'il ressent... Et il fini toujours par se mettre à souffler et se calmer tout seul dans son coin.
4/Le silence est d'or...
Lorsqu'on ne sait pas quoi dire, ou qu'on veut prendre partie... Il vaut mieux ... ne rien dire...😋
5/3 qualités que l'on aime chez l'autre.
Assez fréquemment, je propose aux enfants qu'on se cite 3 qualités que l'on apprécie chez l'autre. Cela permet à chacun de réaliser que notre frère ou sœur, ne nous voit pas que des défauts et c'est bon pour l'estime de soi 💓.
Vous commencez l'exercice pour donner des exemples, après vous verrez ça vient tout seul.
Zébridée






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